François Bégaudeau : « La bourgeoisie est pour la pérennité de l'ordre existant »
18-23 minutes
Bourgeoisie,
un mot qui sent bon les années soixante-dix et que beaucoup estiment
être devenu un concept creux. Le Premier ministre, Edouard Philippe
lui-même, avait déclaré sur BFMTV « nous sommes toujours le riche de quelqu’un d’autre ».
Entendez : il n’existe plus de classes, et donc plus de raison de
lutter pour un équilibre des richesses. Or, force est de constater
qu’aujourd’hui la lutte des classes est encore d’actualité, et que pour
en comprendre les contours, mieux vaut savoir ce qu’est un « bourgeois »
exactement, dans notre monde moderne. C’est la tâche que se propose de
réaliser le romancier François Bégaudeau dans un essai où il fustige la
petite bourgeoisie culturelle parisienne et sa bêtise. L’occasion
également pour lui de revenir sur sa condition paradoxale d’écrivain à
succès anti-bourgeois. Un livre où le second degré est partout, offrant
un texte original et plaisant à lire, sublimé par la langue délicate de
François Bégaudeau. Mr Mondialisation est allé à la rencontre de
l’auteur. Entretien. Mr. Mondialisation : Qu’est-ce qui a motivé le romancier François Bégaudeau à se lancer dans la rédaction d’un essai ? François Bégaudeau : Ce sont les éditions Pauvert
qui, à la base, m’avaient suggéré d’écrire un essai sur Macron. Après
trois mois de réflexion, j’ai accepté le projet à condition d’élargir le
sujet autour de la bourgeoisie en général. Macron étant le vote
bourgeois par excellence, je trouvais intéressant de partir des
dernières présidentielles pour réfléchir à ce concept de bourgeoisie et à
la manière dont il serait possible de le réhabiliter, de montrer qu’il
n’est pas un concept creux, mais une grille de lecture pertinente pour comprendre le corps social aujourd’hui.
D’autant plus que ma carrière d’écrivain m’avait amené à fréquenter
toute une bourgeoisie culturelle, parisienne et provinciale, dont
j’avais à cœur de décrire les codes. Mr.M : C’est vrai que la forme de l’essai est originale. Vous
ne vous bornez pas à une démonstration purement théorique, vous
convoquez largement les observations tirées de votre propre expérience… F.B : Oui, c’est là que transparaît le littéraire qui est en moi. L’espace de la littérature reste avant tout l’espace de la subjectivité, c’est prendre les choses par le concret. Je peux philosopher, je peux raisonner, mais d’autres le font bien mieux que moi. La valeur ajoutée de ce livre, c’est cette approche concrète et subjective de la classe bourgeoise
qui me permet d’aborder des thèmes peu explorés comme les goûts
esthétiques de la bourgeoisie culturelle. Un thème qu’on ne retrouve pas
forcément dans d’autres essais mais que ma circulation sociale
d’écrivain m’a permis d’approfondir au gré de mon parcours. Le milieu de
la littérature étant surinvesti par la classe dominante, je sentais que
j’avais quelque chose d’original à dire sur le sujet, des observations
empiriques à faire valoir. Mon thème est précisément la bêtise de cette bourgeoisie culturelle de gauche,
qui avait tout pour tomber dans les bras de Macron. Qui était
macronienne avant Macron, marinant dans une zone grise et sciemment
floue entre centre-gauche et centre-droit. Mr.M : Parallèlement, vous publiez En guerre, un
roman où deux personnages de classes sociales distinctes vont, par un
concours de circonstances, se lier ensemble. Quelles-sont les connexions
qui existent entre les deux textes ? F.B : Il y a bien entendu des échos entre les deux textes, mais dans En Guerre, le héros peut difficilement être qualifié de bourgeois. C’est un personnage clairement de gauche, mais qui se caractérise par une certaine mollesse politique résultant de son confort de vie.
Sa situation sociale ne le soumet à aucune urgence ; et sa conscience
politique ne suffit pas à impulser un passage à l’acte. Finalement, je
procède à une forme d’autodérision à travers ce personnage. Mais donc
Romain n’est pas exactement le bourgeois que j’attaque dans Histoire de ta bêtise. Romain
est lucide sur sa situation sociale, quand le bourgeois de mon essai
nie la logique de classe et l’arbitraire de ses privilèges.
C’est par exemple un Raphaël Enthoven assénant que le bourgeois est
moins un fait économique et social qu’une catégorie morale, l’autre nom
d’une étroitesse d’esprit transversale aux classes ; insinuant par là
qu’il n’est pas un bourgeois lui-même au vu de sa grande ouverture
d’esprit. Or, à mon sens, un bourgeois se définit avant tout par sa
situation patrimoniale favorable et par son système d’opinions visant à légitimer cette situation patrimoniale. Mr.M : Dans Histoire de ta bêtise, vous attaquez principalement la « bourgeoisie cool ». Comme la caractériseriez-vous ? F.B : Le livre fait une distinction entre deux
bourgeoisies, l’une étant incarnée par Macron, qui n’a pas les
apparences de la bourgeoisie traditionnelle et qui se veut volontiers « progressiste » quand l’autre est perçue comme réactionnaire,
de droite, catholique et sociétalement rigide. La bourgeoisie de Macron
se prétend plus ouverte sur le plan sociétal, elle est gay-friendly,
féministe, pour la diversité – disons qu’elle peut assumer ces marqueurs
dans la mesure où ils ne sont que des affichages moraux sans incidence structurelle.
J’essaye justement dans le livre d’expliquer les raisons de cette
évolution d’un pan de la bourgeoisie vers le cool, vers une sorte de
déraidissement moral. Mon hypothèse est que c’est une logique commerçante qui a vectorisé cette transformation.
Pour améliorer les ventes, il a fallu rendre la marchandises
séduisante, et les vendeurs eux-mêmes se sont rendus séduisants. La
bourgeoisie reste fondamentalement une classe de boutiquier, et c’est de
cette situation fondamentale que lui est venu le cool. Par exemple, sa
molle tolérance pour les minorités résulte d’une logique économique. La stratification de la société en de multiples niches est bon pour les affaires :
on crée un marché gay, une cible marketing féminine, etc. C’est bien
dans une logique économique que la bourgeoisie est devenue
minority-friendly. Le deuxième temps de la réflexion est d’analyser ce cool comme une nouvelle forme de domination plus fourbe, plus retorse.
Quand on avait à l’époque un patron qui vous dirigeait à la dure, on a
aujourd’hui un nouvel esprit managérial plus soft, plus horizontal et
participatif qui cherche à rendre les salariés plus performants en les
caressant dans le sens du poil. L’objectif est le même, à savoir l’exploitation de leur force de travail, mais on enrobe tout ça d’un coulis framboise
pour le rendre plus digeste. D’un point de vue affectif, je préfère
encore la première forme de domination qui a le mérite d’avancer à
visage découvert. Mr.M : Si on vous suit, cette bourgeoisie cool est encore plus détestable que la bourgeoisie réactionnaire « classique » ? F.B : Oui car elle a toute les défauts de la
bourgeoisie réactionnaire, mais elle ajoute à l’oppression une sorte
d’hypocrisie. Elle nous l’a fait à l’envers, mais elle arbore ce petit
sourire en coin à la Macron. C’est cette conjonction entre brutalité bourgeoise et coolitude
apparente qui explique à mon sens la détestation dont le Président fait
l’objet, car je pense que cette supercherie, personne ne peut la
supporter. On est nombreux à préférer la brutalité à celle qui s’enrobe d’une douceur mielleuse et au fond très condescendante. Il y a alors une espèce de double peine qu’on nous inflige : la domination et la négation de cette domination qui la rend encore plus insupportable. MR.M : Votre essai attaque la bêtise bourgeoise, cette
inclination à toujours faire primer la morale sur la pensée.
Pourriez-vous nous en dire plus ? F.B : Si vous voulez, il est tout-à-fait normal
d’appliquer un filtre moral sur les choses, car nous sommes avant tout
des êtres moraux. Mais là où cette morale devient dangereuse, c’est quand elle empêche de penser,
quand elle se substitue à la pensée, qui, autant que possible, doit se
tenir à l’écart du couple bien-mal pour viser la justesse. Quand on veut
réellement penser, on doit éliminer, au moins dans un premier temps,
les carcans moraux. Quand la morale s’invite dans l’art par exemple, c’est destructeur, car l’art a ceci de grand et de précieux qu’il invite à explorer des zones qui vont parfois à l’encontre des attendus moraux ; l’art doit être une puissance de destabilisation,
sinon il ne fait qu’être la chambre d’écho de nos certitudes. La morale
peut également nous rendre indisponible à une blague un peu sulfureuse
par exemple, ce qui est regrettable. En somme il faut essayer de penser
ce qui est, et pas ce qui conforte notre conception du monde. Or on a
justement vu émerger, depuis quelques décennies, une bourgeoisie très
donneuse de leçon – ce qu’on a pu appeler le « politiquement correct »
– expression que je n’aime pas à cause de l’usage qu’en font les
réactionnaires. Exploiter la majorité de la population ne lui pose aucun
problème, mais une blague homophobe l’offusque. C’est pour elle une manière de se donner bonne conscience, car elle sait être assise sur une injustice initiale,
elle se sait condamnable socialement, mais essaye de se racheter sur
tout un tas de sujets qui demeurent inoffensifs pour ses privilèges. La
scène médiatique se scinde aujourd’hui en deux pôles opposés : le cool contre le réac, Yann Barthès contre Nadine Morano, Zemmour contre Enthoven.
Dans cet espace restreint, la pensée étouffe et n’offre plus que des
conversations bas de plafond mettant en scène le bien contre le mal,
autour de questions tout à fait toxiques et creuses comme les questions
identitaires, les deux pôles prétendus ennemis s’entendant allègrement pour évacuer les questions de classes
– ce qui arrange tous ces gens évoluant dans la classe dominante. Voilà
en partie pourquoi la bourgeoisie centriste s’est soudainement dotée
d’un discours moral qui prend souvent des accents de procureur. C’est
elle qui est responsable de l’aseptisation des débats, et de leur
médiocrité. Mr.M : Dans votre roman comme dans votre essai, vous analysez
beaucoup la vive hostilité qu’entretient la bourgeoisie avec toute
forme de violence. Pourquoi avoir mis cet élément en lumière ? F.B : Il est clair que la bourgeoisie est pour la pérennité de l’ordre existant,
car c’est un ordre qui l’arrange. Or, la violence politique a toujours
pour effet, et souvent pour objectif, la déstabilisation de l’ordre
social. C’est la raison pour laquelle la bourgeoisie cherche systématiquement à amadouer les mouvements sociaux en mettant en avant le dialogue, la concertation avec les leaders. Elle aime beaucoup les syndicats comme la CFDT, et donner l’illusion que la décision finale est le fruit d’un consensus
et non pas le produit d’une violence institutionnelle qui démantèle les
protections sociales à marche forcée. L’absence d’interlocuteurs
officiels lors des mouvements des gilets jaunes explique en grande
partie la peur qui s’est emparée des dominants, car ils n’avaient plus leurs outils habituels pour désamorcer la colère. Il y a chez le bourgeois une vision de la plèbe qui perdure à travers les siècles : celle d’une masse de sauvages prêts à leur passer la corde au cou. Mais ce mouvement d’embourgeoisement par le rejet de la violence concerne la société tout entière. Tout le monde, y compris moi, à force d’évoluer dans une société hyper protégée, devient hostile à la violence
et adopte de ce fait une attitude assez bourgeoise, timide voire
apeurée, vis-à-vis de ceux qui font usage de la violence. Ce mouvement
de pacification généralisée entrave la possibilité de l’émergence de
forces contestataires véritablement efficaces. De ce point de vue, nous sommes nombreux à participer, à des degrés divers, au statu quo social. Mr.M : Justement, la question de la violence comme outil de
contestation divise les milieux militants. Pensez-vous qu’elle puisse
être un moyen efficace pour parvenir à ses fins ? F.B : Là-dessus, il faut être prudent. Quand j’étais jeune, dans un
premier temps, les espaces militants étaient très virilistes, beaucoup
de mecs s’investissaient par goût, entre autres, de la castagne. En ce sens, je pense que les partisans de la non-violence ont fait du bien aux mouvements d’émancipation,
qui se sont dévirilisés, féminisés, et du même coup rendus disponibles à
des considérations tout à fait opportunes, concernant notamment la
place des minorités dans les luttes sociales, à commencer par la place
des femmes. Néanmoins, dans l’analyse objective des rapport de force, le
fétichisme autour de la non-violence me semble contre-productif, car il fait fi de la force colossale que le pouvoir peut lui-même déployer. Il y a une forme de naïveté politique à penser que des mouvements irréprochablement démocratiques et pacifiques suffiront seuls à faire plier la bourgeoisie et l’État
qui la sert. De plus, la bourgeoisie occidentale a principalement
délocalisé la violence, en déplaçant notamment les théâtres d’opérations
militaires en Afrique et au Proche-Orient ou Moyen-Orient. Mais ce
n’est pas parce que cette violence est hors de notre champ de vision
immédiat qu’elle n’existe plus. Il faut en faire le constat
froid : les mouvements pacifiques comme l’occupation des places, Nuit
debout, les « révolutions arabes » ont peu obtenu ; le
capitalisme n’a pas tremblé et la bourgeoisie continue d’exploiter la
moitié de la planète. Il n’y a que quand on montre les muscles que la
bourgeoisie tremble. Inversement, les images de gilets jaunes frappant
un policier, ou enfonçant la porte du ministère de Benjamin Griveaux, créent chez les dominants le retour d’une vieille peur, celle de la plèbe insurgée et donc dangereuse.
Mais c’est une vieille question qui agitaient déjà les milieux
anarchistes et communistes au XIXe siècle, une question à laquelle je me
garderai bien d’apporter une réponse ferme et définitive tant elle est
complexe. Ce qui est clair, c’est qu’être de gauche aujourd’hui c’est
conjuguer la certitude qu’une éradication du capitalisme est
souhaitable, et le désarroi de pressentir que cette éradication est très
incertaine. À chacun de répondre à cette contradiction de la manière
qui lui semble juste. François BégaudeauMR.M : « Tu tiens l’élection pour le lieu exclusif de la politique, je tiens que la politique a lieu partout sauf là »
peut-on lire dans votre essai. Cela fait évidemment écho à des prises
de position publiques en faveur de l’abstention comme acte politique.
Cette posture vise à critiquer le système ou à affirmer l’impossibilité
ontologique de la démocratie représentative ? F.B : Je crois que la démocratie ne peut être représentative, elle doit être directe. À partir du moment où l’on élit quelqu’un afin qu’il prenne les décisions à notre place, on abjure notre souveraineté.
Dans une véritable démocratie, nous voterions nos lois. Le passage par
des représentants me paraît toujours anti-démocratique. Après, il serait
possible de perfectionner la démocratie représentative en s’interrogeant sur les modalités de la représentation.
Ce sont des réflexions qu’ont notamment soulevées les Gilets Jaunes
qui, sur ce sujet, ont fait preuve d’une grande intelligence collective.
Je pense notamment au RIC et au mandat révocable. Les représentants doivent être au service du peuple et constamment surveillés par ce dernier.
Mais ce que ma phrase dénonce, plus que le vote, c’est les personnes
qui pensent que leur vote change vraiment les choses, alors que tout est
joué d’avance. Même si certaines séquences électorales conduisent à des
séquences politiques intéressantes en dépit de la vacuité du résultat.
Ce fut le cas de la percée des insoumis lors des dernières
présidentielles qui a réorganisé un peu le rapport de force partisan
d’alors. Mais néanmoins, l’élection n’est ni plus ni moins qu’un folklore assez vain.
À l’arrivée, les vainqueurs sont toujours au service du capital. Les
institutions ont été pensées, par les dominants, pour produire cette
constante.
« Choisir ses règles, voilà pour moi ce qui représente le plus haut degré de liberté »
Mr.M : Vous revendiquez un héritage intellectuel libertaire.
L’anarchisme est-il une hypothèse souhaitable à vos yeux ou plutôt un
cadre théorique vous permettant d’analyser le système actuel ? F.B : Avant toute chose, je tiens à préciser que je définis l’anarchisme comme un tempérament, comme un certain rapport au monde. C’est d’abord avoir une grande incrédulité vis-à-vis de tous les pouvoirs.
Être anarchiste c’est rire de la grande solennité qui entoure les
pouvoirs, ressentir leur caractère fictionnel ; c’est ne pas se laisser
impressionner par ce théâtre ridicule. Quant au projet politique
anarchiste, il est un horizon qui me semble par définition inaccessible
mais qui définit une ligne à suivre, une fin vers laquelle il faut
tendre. C’est viser à ce que les individus puissent toujours se soustraire aux dépendances imposées. Il faut bien faire la différence entre les dépendance subies et les dépendances choisies. Contrairement
à l’idée souvent véhiculée, une organisation d’inspiration anarchiste
ne refuse pas la règle, elle assure juste que les règles soient
librement et collectivement établies en fonction du bien commun, lequel tache aussi de prendre en compte les aspirations individuelles.
Pour un documentaire tourné au printemps et qui sera visible début 2020, Autonomes,
j’ai rencontré des anarchistes qui vivent en ferme collective. Mais
cette association, qui a pour but de les soustraire à certaines
contraintes courantes, ne les exempte pas de répondre à des obligations inhérentes à cette nouvelle configuration de vie.
La collaboration entre amis implique un certain mode de vie, des
comptes à rendre à ses associés, des sacrifices de chacun pour que la
structure alternative dure. Mais la différence essentielle est que ses règles, ce sont eux qui les ont choisies.
Ils ont adhéré rationnellement à ces nouvelles contraintes car elles
sont la condition de réalisation et de pérennité du mode de vie qu’ils
ont épousé. Choisir ses règles, voilà pour moi ce qui représente le plus
haut degré de liberté, et c’est comme cela que je définirais
l’anarchisme politique. Mr.M : Cela veut-il dire qu’être anarchiste, c’est croire en
la bonté naturelle humaine ? Est-ce croire qu’ il n’y a guère besoin
d’un État pour se protéger des autres hommes ? F.B : Je ne crois pas que l’Homme soit bon ou
mauvais par nature car je ne crois pas à la nature humaine. Il y a une
phrase de Spinoza qui dit « l’Homme est un loup et un Dieu pour l’Homme ».
On peut trouver de tout dans l’humanité, une grande capacité de
générosité comme une vraie saloperie, et nous avons tous un peu des deux
en nous. Nous alternons entre des phases d’altruisme et d’égoïsme. Nous ne sommes ni bons ni mauvais, nous agissons au gré des circonstances.
Je perçois l’être humain comme une coquille vide contenant, en
puissance, autant le nazisme que Mozart. La véritable question c’est de
savoir quel dispositif de vie nous mettons en place pour que ce qui
surgisse soit ce qu’il y a de bon en nous. Or, le capitalisme organise la société de telle sorte que c’est davantage l’égoïsme qui nous est profitable,
il met en avant la concurrence, la prédation, et crée des situations de
vie et de travail qui stimulent nos affects les plus sombres. Ainsi,
être anarchiste ne signifie pas croire que l’Homme est bon, mais c’est
néanmoins avoir conscience que demeure en lui un certain potentiel de grandeur. – Propos recueillis par T.B Histoire de ta bêtise : Prix TTC : 18.00 €
EAN : 9782720215629
Prix Numérique : 12.99 €
EAN numérique : 9782720216671
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